#34 – Les enregistrements des grands violonistes du passé

#34 - Les enregistrements des grands violonistes du passé
Une histoire de cassettes, de chemins de vie et de ...nains !

📻 Pendant l’été 2019, France Musique m’a confié la production d’une grande série d’été consacrée à la grande violoniste française Ginette Neveu (1919-1949) dont c’était le centième anniversaire de la naissance.
Une aventure passionnante !

❤️🎻Retrouvez les huit épisodes de « Mon coeur est un violon »  en podcast sur le site de France Musique

👉 ici 

En repensant aux temps de mes études, je me suis rappelée avoir passé des jours et des nuits à écouter les grands violonistes du XXe siècle.
Jascha Heifetz, Mischa Elman, David Oistrakh, Nathan Milstein, Yehudi Menuhin, Isaac Stern, Christian Ferras, Ginette Neveu, bien sûr…

Des supports d’identification, des modèles...

…des figures qui permettent à un ou une jeune violoniste de – secrètement – se projeter, se rêver soliste dans les grandes pages concertantes par exemple.

 

Combien de fois ai-je pu écouter le Concerto de Sibelius par Heifetz ?
Il m’arrivait même de l’écouter en repassant. (Si, si !) Et  croyez-moi, j’en ai brûlé des chemises, tellement j’étais hypnotisée par l’incandescence de son jeu.

 

Outre les grandes œuvres du répertoire, il y avait aussi les albums fétiches, ceux qu’on écoute souvent voire un peu … beaucoup trop souvent.

 

Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre… 😅

 

C’était bien avant Youtube, les plateformes de streaming avec playlists sur Spotify, Deezer ou autres.

 

📼J’ai même écouté certaines œuvres exclusivement sur cassette ! (Notamment le Concerto de Korngold et la Sonate de Richard Strauss qu’un ami m’avait ainsi fait découvrir).
Et inéluctablement, je devais les rembobiner à l’aide d’un stylo bic… jusqu’à ce que la cassette rende l’âme.

Un CD fétiche

J’ai réussi à rayer un CD à force de trop l’écouter et de le transporter partout : c’était un album de Heifetz avec les « petites pièces », les  » bis  » –  ces pièces de genre que l’on joue à la fin d’un récital.

 

Un « doudou » discographique – on pourrait presque appeler cela de la musicothérapie !

 

Une succession de gourmandises violonistiques qui venaient m’apporter du baume au coeur dans une phase intense d’études bien solitaires à Vienne, où mon professeur exigeait de moi non 6-8 heures de travail quotidien mais 10 heures !

 

Je connaissais cet album si bien que je connaissais l’enchainement de chaque numéro par cœur. Je n’écoutais même plus réellement le disque, je le rêvais !
Dans l’intervalle entre les pièces je pressentais ce qui allait venir et je ressentais déjà les émotions qui m’attendaient.

 

Les enregistrements des grands violonistes, ce sont des madeleines pour moi : des objets autour desquels j’ai cristallisé des souvenirs de différentes époques.

Historique

Il faut dire qu’il existe des enregistrements culte, qui portent en eux une dimension historique.

 

Ces grands violonistes dont je vous parle, ce sont ceux du XXe siècle, époque de l’avènement de l’enregistrement, sur rouleau de cire puis par signaux électriques, les vinyles puis le CD …(je vous en reparlerai dans un prochain numéro)

 

Un âge d’or où les grands violonistes diffusaient leur art au plus grand nombre (la reproductibilité technique dont parle Walter Benjamin ) et laissaient ainsi une trace pour la postérité.


Postérité et personnalités

Auparavant, un grand violoniste restait dans l’histoire par des pièces qu’il composait ou arrangeait : Viotti, Kreutzer, Paganini, Wieniawski, Sarasate… 

 

Avec l’enregistrement, l’empreinte se fait par des traces discographiques à partir desquelles des générations ont nourri un imaginaire et ont construit leur idéal sonore.

 

A chaque grand violoniste, sa signature – un son unique que l’on identifie au bout de quelques secondes. Aucun doute, c’est bien le violoniste qui « fait » le son, de manière assez irrationnelle d’ailleurs.

Témoignages d’un autre temps

Ces disques des violonistes du passé, ce sont aussi des manières de percevoir un « Zeitgeist », un air du temps – par exemple, le charme inimitable de Jacques Thibaud ou de Fritz Kreisler.



Des documents précieux qui nous donnent des informations d’interprétation d’une époque. Comment jouait-t-on à l’époque de Saint-Saens, Fauré ou Debussy ? Quelle merveille de pouvoir entendre Thibaud avec Cortot jouer les grandes sonates francaises.
Comment résister à l’usage savoureux du portamento, cette manière de relier les sons si vocale. (On dit aussi des ports de voix.) 

Collaborations au sommet

Parmi ces enregistrements des grands violonistes, existent des collaborations extraordinaires :

Avec d'immenses pianistes

Par exemple les enregistrements de Fritz Kreisler avec Sergei Rachmaninoff ou de Jascha Heifetz avec Arthur Rubinstein, sans parler du  Million-dollar-trio Heifetz-Rubinstein-Piatigorski. 

Avec de grands chefs d’orchestre

Pour n’en citer qu’un, le concerto de Beethoven Heifetz/Toscanini…cela fait presque trembler d’imaginer la rencontre de ces deux géants.



Les techniques et des conditions d’enregistrement

Les techniques et les conditions d’enregistrement étaient bien différentes des conditions actuelles. 
Certes, quand on écoute ces disques de nos jours, il faut un temps d’adaptation, il faut s’habituer au frottement, aux imperfections sonores, un peu comme si on entendait un feu de bois crépiter.
Mais souvent les sonorités sont si émouvantes.

Et il est saisissant d’imaginer que ces enregistrements ont parfois été fait en très peu de prises.  
Lors d’une séance, il fallait faire preuve d’une intensité folle.

Ginette Neveu a enregistré son concerto de Sibelius (culte!) en une journée. C’était son seul jour libre au milieu d’une tournée en Angleterre. Elle finit le soir par le 2e mouvement, le cou en sang !

Chemins de vie et filiations

Je vous parlais de Ginette Neveu dont la trajectoire aussi fulgurante que tragique serre le coeur.

Souvent avec les grands violonistes du XXe siècle, se dessinent des chemins d’exils, où la petite et la grande histoire se rencontrent. 
Cela je le racontais déjà dans l’épisode 5 de l’émission « Mon coeur est un violon » : Migrations et exils violonistiques, où je suivais les lauréats du concours Wieniawski de 1935 (que Ginette Neveu avait brillamment gagné !).

D’autres violonistes comme Heifetz ou Milstein quittèrent la Russie qui devint soviétique. Fritz Kreisler eut aussi une trajectoire incroyable, de Vienne à New York en passant par Paris.  
L’intersection entre la petite et la grande histoire me fascine. Tout cela, je vous le raconterai dans un prochain numéro !

 

Filiations

Et avec ces migrations, ce sont des écoles du violon qui ont circulé, créant des lignées étonnantes. 

Saviez-vous que : 

  • le violoniste Eugène Ysaye avait dirigé et enseigné à Cincinnati ?
  • Wieniawski, Sarasate, Kreisler, Enesco et Carl Flesch étaient passés par le Conservatoire de Paris ? 
Migrations, exils, croisements : c’est ainsi qu’est faite l’histoire du violon et des violonistes.

De manière plus personnelle, mon professeur à Marseille Jean Ter Merguerian, qui m’initia le premier aux enregistrements des grands violonistes, avait étudié à Moscou avec Oistrakh et était « fan » d’Heifetz.

Plus tard, ma professeure Ana Chumachenco à Münich, argentine d’origine ukrainienne, avait, elle, étudié en Argentine avec Ljerko Spiller, un violoniste croate, formé à Paris auprès de Jacques Thibaud, puis une fois arrivée en Europe, elle avait été proche de Yehudi Menuhin et du hongrois Sandro Vegh…

Vertigineux !

Des nains sur les épaules de géants

Lors de mon passage au conservatoire de Paris, certains professeurs s’inquiétaient du fait que j’essaie d’imiter ces grands violonistes, à force de trop les écouter. 

 

Mais l’imitation est présente dans tant d’apprentissage (du yoga aux beaux-arts), c’est souvent une étape essentielle du développement.

 

Et au-delà de l’imitation ou d’un culte qui pourrait semblait trop nostalgique, il s’agit d’une inspiration si porteuse.

 

Un interprète (dont je vous parlais dans le numéro précédent) ne nait pas de nulle part. Il est le fruit d’une chaine de transmission et se fait passeur à son tour. Bien sûr, il trouve sa voie et sa voix … son unicité mais il ne faudrait pas oublier que, comme le dit la célèbre métaphore, si parfois nous arrivons à voir loin, c’est que :

 

« Nous sommes des nains sur les épaules de géants. » ❗

P.-S. : 

Projet de disque en cours de finalisation… Je vous en dis plus très bientôt ! 😉
💿 Stay tuned …

🎬 

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#33 – Qu’est-ce qu’un interprète ?

#33 - Qu'est-ce qu'un interprète ?

🗓 Dimanche prochain le 24 Novembre à 18h je serai à la Synagogue Copernic, Paris 16e pour donner un récital en solo.
 
Il s’agit d’un programme que j’ai intitulé VIOLON+.
Toutes les infos sont => ici 

En préparant ce programme, en « revisitant » ces oeuvres de JS Bach, Paganini, Ysaye qui m’accompagnent depuis plusieurs années (certaines depuis plus de vingt ans !), je me suis prise à méditer sur le rôle de l’interprète.

Une question qui m'occupe depuis longtemps...

J’ai retrouvé un texte que j’avais commencé à écrire il y a plusieurs années déjà.


C’était pour le livre “Eléments d’esthétique musicale”, un collectif dirigé par Christian Accaoui, mon professeur d’Esthétique au CNSM de Paris. Dans le recueil, se trouve mon article sur “l’oeuvre ouverte” mais celui sur l’interprétation est resté à l’état d’esquisse.

 

Je souhaite le partager avec vous aujourd’hui.

Ecrire sur l’interprétation...✍️

“ Ecrire sur l’interprétation lorsqu’on est soi-même interprète, c’est tout d’abord faire un état des lieux, un bilan d’étape d’une réflexion dynamique, autrement dit qui ne cesse d’évoluer.

C’est ensuite s’essayer à un exercice de style auquel de nombreux artistes – non des moindres – se sont illustrés : de la tentative de définition du rôle de l’interprète – cet acteur aussi indispensable que décrié de la chaîne de transmission musicale, entre compositeur et auditoire – à la véritable profession de foi, déclaration d’intentions…

Je me propose ici d’envisager l‘interprétation comme un acte, une action, un savoir-faire qui plutôt que de se définir (au sens de restreindre : dé/finir), se déclinerait (à l’infini). 

Interpréter, c’est savoir lire un texte 🤓

Tout d’abord interpréter, c’est savoir lire un texte, déchiffrer voire décrypter un langage de signes, signes qui n’ont cessé d’évoluer au cours du temps et à travers lesquels les compositeurs tentent de donner leurs indications voire de « légiférer ».

 

le “texte, rien que le texte” versus la “lecture-sens”

Certes se pose la question de la notation musicale par définition limitante et celle de l’objet du texte musical, la partition.

Mais avant tout faut il savoir si ce texte représente la finalité de l’interprète ou plutôt le point de départ de sa lecture.
Aux défenseurs du « texte, rien que le texte », s’opposent les défenseurs d’une lecture-sens.

Le but de l’interprète est de comprendre le texte, l’appréhender, en prendre possession, l’ingérer, puis le digérer, l’assimiler, avant d’arriver à le « rendre », l’exprimer, l’exécuter.

Pour cela il faut embrasser l’œuvre (dans sa globalité: sa structure, son déroulement, son contexte …), pouvoir « rêver » la pièce, mais aussi tel un archéologue tenter d’y déceler, y dénicher voire déterrer les trésors qui gisent au fond de ces signes.

Travail minutieux, artisanal, digital, accompagné d’une perpétuelle remise en question entre intellect, intuition et sensibilité, confrontation de traditions interprétatives et recherche de sources

Interpréter, c’est savoir transmettre 🎶

Une fois ce travail d’analyse (voire d’auto-analyse) accompli – ou plutôt arrivé à un terme provisoire, il s’agira de présenter l’œuvre, de la communiquer au reste du monde…



Car interpréter, c’est savoir et vouloir transmettre. Ce n’est pas seulement cette recherche très intime de compréhension, obscure, profonde qui cristallise du sens à l’insu du monde, dans l’obscurité de la salle de répétition ou de bibliothèque et au croisement des couches de conscience les plus enfouies de l’interprète.

C’est aussi ce geste triomphant de portée à la lumière, cette révélation (dévoilement), cette transmission.

Interpréter, c’est agir en médiateur, assurer la communication entre le compositeur et les auditeurs, littéralement « accoucher » de l’œuvre « conçue » par le compositeur, dans un geste de re-création.

De la lecture intérieure à la lecture “à voix haute”

En effet, d’un point de vue chronologique, si le compositeur couche sur le papier ce qu’il entend intérieurement et donne forme à ce qui jaillit dans sa psyché, l’interprète traverse deux phases essentielles face à la partition: l’élaboration d’une lecture intérieure – travail d’empathie avec le geste compositionnel, véritable vision parfois, qui suivra un processus mystérieux de maturation puis la production d’une lecture « à voix haute », qui appelle au partage.

La maitrise de l’instrument

L’interprète a la « mission » de faire du lien, d’être « l’instrument » … Or pour assurer cette médiation, il se doit de posséder son instrument, le maîtriser pour de ne pas être intercepté – comble du comble ! – par son médium. Il est donc à la croisée des chemins.

Interpréter, c’est trouver sa liberté dans un cadre 🎼

Face à l‘infini des possibles interprétatifs, l’interprète trouve sa liberté restreinte par des instances « légiférantes » en amont (le compositeur) et en aval (la sentence du public).

Alors interpréter, est-ce un acte de soumission absolue, d’humilité ou de liberté ? Une position intermédiaire serait de dire qu’ interpréter, c’est savoir se libérer dans un cadre.

Chemins d’interprétation 🗺

Entre "idéal" et historicité de l'interprète et des interprétations :

D’une part, il y aurait une interprétation « idéale » (celle contenue potentiellement dans la partition voire dans la psyché du compositeur donc non incarnée, non informée). Interprétation virtuelle vers laquelle l’interprète tend de manière asymptotique.

D’autre part, il faut prendre acte de l’évolutivité de l’interprète et du contexte dans lequel il s’exécute (éditions, essais) et donc de sa représentation de l’interprétation idéale: ce sont les frontières de son historicité, il est (malgré lui) fils de son temps.
Par exemple avec la redécouverte et l’étude approfondie des traités et essais de l’époque baroque, c’est tout un imaginaire sonore et un champ de possibles interprétatifs qui s’est ouvert à des générations d’interprètes. Ceci entraînant – de fait – une mutation de la représentation de l’interprétation « idéale ».

Entre répétition, innovation et renouvellement

Face à cette interprétation idéale, c’est la problématique de la répétition, du semblable, du déjà-dit, du déjà-fait. A chaque fois qu’il « reprend » une œuvre, l’interprète essaie d’y apporter une vue nouvelle, il affronte alors la peur bleue du tarissement de la source d’inspiration, une lecture qui perd sa fraîcheur, qui s’use et devient « rabâchage ».

La patience de l’interprète

Comme résoudre ces équations d’irréconciliables ?

C’est par la patience, par l’opiniâtreté voire par une certaine obstination. 
C’est le retour aux sources sans prendre le raccourci des traditions qui fait surgir à chaque nouvelle étude un angle nouveau, non encore révélé. Car il s’agit de refaire à chaque fois le chemin de l’obscurité vers la lumière pour re-créer, re-lire la pièce, soulever la pierre comme pour la première fois.
Il faut imaginer Sisyphe heureux…

Mais dans cet effort pour re-lire, re-comprendre l’œuvre, l’interprète voit son niveau de conscience évoluer et se voit grandir dans sa perception de l’œuvre.

Humilité et cohérence

Une des libérations de l’interprète vient par l’acceptation de l’impossible perfection de l’incarnation dans l’ici et maintenant du concert.
C’est en fait l’ « humanité » de l’acte interprétatif qui sauve l’interprète, assure sa rédemption (aux yeux du compositeur et du public) et lui préserve un espace de liberté. Interpréter devient alors un acte d’humilité, il s’agit de proposer une vérité parmi un champ de possibles à un moment donné.

Une autre solution provient de la quête de cohérence. La capacité à intégrer diverses influences ou données dans une forme cohérente construit un « possible », donne un sens, une signification, une fin même provisoire…

Interprète : traducteur ?

C’est une vraie tension que ce rôle d’inter-médiaire. Une position parfois même intenable qui oscille entre « trop » et « pas assez ». Car l’équilibre est fragile entre une fidélité (voulue) totale au texte et la révélation d’une personnalité qui fait que l’interprète laisse une empreinte sur l’œuvre qu’il exécute.

C’est en cela un peu semblable à la position d’un auteur-traducteur . Lorsque Jacottet traduit Musil, qui lit-on ? Jacottet ou Musil ? (comme le dit Umberto Eco dans son essai sur la traduction : Dire presque la même chose ). L’histoire des interprètes et des interprétations oscille d’ailleurs invariablement entre des ères d’interprètes qualifiés de « trop » visibles (audibles!) et des ères d’interprètes « au service » quitte à s’effacer

En effet entre un interprète « opaque » c’est à dire qui ferait écran à l’œuvre (cauchemar du compositeur) et un interprète qui se ferait littéralement « transparent » (cauchemar du public ?), existerait-il un interprète « translucide »?

Celui qui mettrait au service de l’œuvre sa lucidité tout en s’assurant d’informer la lumière qu’il diffuse ? Au-delà de la translucidité, il y aurait une étape ultérieure voire ultime: ce serait, ce que j’appelle, l’interprète-vitrail.

La métaphore du vitrail ⭐️

Ma proposition, je l’appellerai la métaphore du vitrail.

En effet, le vitrail permet originellement la médiation de la lumière divine aux mortels, lumière qui ne peut être reçue directement par l’oeil humain (thématique récurrente par exemple dans la mythologie grecque, Sémélé brûlée vive à la vue de la lumière de Zeus). Le vitrail est donc nécessaire.

Lorsque la lumière le traverse – lorsque l’interprète est traversé par l’oeuvre, il diffuse certes la lumière originelle mais premièrement la guide, lui confère une forme et il se ré-vèle lui-même.
A noter qu’on ne peut admirer les détails du vitrail que lorsqu’il est traversé ! L’interprète serait donc à la fois celui qui révèle et celui qui est révélé par cette traversée…

L’empreinte serait alors réciproque : l’interprète laisserait une empreinte sur l’oeuvre mais l’oeuvre continuerait d’agir sur l’interprète dont elle mettrait en lumière des facettes jusqu’alors non vues. Il y aurait donc dévoilement mutuel, un double accouchement : de l’oeuvre par l’interprète et de l’interprète par l’oeuvre !

Interpréter, ce serait alors savoir révéler et se laisser révéler.

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