Si le milieu classique ne peut pas apporter de « remèdes » à la société, pourrait-il être un lieu de changement de mentalités et de mise en pratique d’une utopie, un lieu de mobilisation collective pour incarner un possible ?
Par analogie au mouvement slow food, à quoi ressemblerait le slow musician ? Pourquoi pas une charte éthique du déplacement du musicien, dans une logique de décélération et de réduction énergétique ? Cela pourrait se décliner ainsi : réfléchir sur la valeur ajoutée de chaque déplacement, prendre le train plutôt que l’avion, refuser des engagements uniques dans des contrées lointaines, revaloriser la programmation « locale ».
De manière plus philosophique, cela reviendrait à retrouver la valeur Temps. La musique classique se prête particulièrement au temps long : temps long de la composition, temps long de la formation d’un artiste, temps long de certaines œuvres. Contemplation versus consommation.
On attend une figure forte pour initier un tel mouvement : un orchestre ou un soliste médiatisé par exemple. Et si Lang-Lang ou les Berliner Philharmoniker cessaient de prendre l’avion ? Qui sera la « Greta » de la musique classique ?