⭐️ Nouveau CD bientôt disponible ⭐️

🎁 Sortie dans les bacs & en ligne : 7 Février
🚀 Concert de lancement : 3 Mars @Reid Hall, Paris 6e

L’album est intitulé « Post-scriptum ».
Une sélection de nos « bis » favoris avec mon complice musical le pianiste Aurélien Pontier. Il s’agit d’un hommage aux grands violonistes Fritz Kreisler et Jascha Heifetz. 🎻

J’ai hâte de vous le faire découvrir !!
💿 Album déjà disponible en précommande ici : bit.ly/2utAc8f

#39 – Les femmes et le violon

#39 - Les femmes et le violon
Une histoire de prise de conscience, de #metoo et ... de podcast !

🗓SAVE THE DATE

Jeudi 23 Janvier à 20H
Station F, Paris
j’aurai l’honneur d’intervenir
à l’ouverture du Think Big’ Her
l’événement incontournable sur l’entrepreneuriat au féminin

Pas de doute. Cette semaine est placée pour moi sous le signe du féminin !

Un féminin qui se réinvente au présent, qui réécrit son passé pour mieux se projeter dans le futur, qui entreprend et qui réfléchit 🙂

Podcast " Les PassionariArts "

Avant tout, j’aimerais partager avec vous un podcast où j’ai été invitée à parler sur la thématique des femmes et de l’art.

❗Pour écouter, cliquez ici

 

 

Avec la pétillante Adeline Cubères d’ Artwork in Promess,
nous avons eu une conversation à bâtons rompus autour de son micro rouge. 🎙

Nous avons parlé :

  • des modèles féminins et de l’histoire du violon qui a été souvent écrite au masculin
  • du costume Yves Saint-Laurent versus robe de concert
  • de la modernisation de la musique classique mais pas n’importe comment
  • de l’émission “Mon cœur est un violon” sur France Musique et de ma chère Ginette Neveu
  • des clichés qui ressortent encore lorsqu’une femme joue avec puissance
  • de l’ésotérisme et des femmes libres
  • de ce qu’interpréter signifie
  • de #MeToo et de la prise de conscience de notre époque
  • de la relation à l’instrument… et à soi-même

 

C’était une conversation libre, qui m’a donné matière à réfléchir. (Merci, Adeline !)

 

 

De conseils de lecture (un de mes livres-culte : femmes qui courent avec les loups de Clarissa Pinkola Estes) à des réflexions sur la mode, de l’importance de rendre visibles et audibles des femmes-violonistes extraordinaires du passé à la modernisation de la musique classique, nous nous sommes autorisées à parler de tout, de Clarissa Pinkola Estes) à des réflexions sur la mode, de l’importance de rendre visibles et audibles des femmes-violonistes extraordinaires du passé à la modernisation de la musique classique, nous nous sommes autorisées à parler de tout, sur tous les tons !

Il faut dire que ce sujet est passionnant, d’autant que nous vivons une période aussi complexe que stimulante…

Les femmes et le violon

Pour prolonger la résonance de la thématique, voici un texte que j’ai été amenée à écrire sur le sujet à la suite de ma série d’été consacrée à Ginette Neveu.

 

 

A l’été 2019, France Musique me confie la réalisation d’une série documentaire de huit épisodes autour de la violoniste Ginette Neveu (1919-1949) dont on célèbre le centième anniversaire de la naissance. Le lien d’identification est fort, Ginette Neveu a été une de mes icônes du violon depuis l’enfance aux côtés de Jascha Heifetz, David Oistrakh, Nathan Milstein, Christian Ferras.

En explorant les archives, très vite la thématique des femmes et du violon s’impose et prend une proportion inattendue.

 

Tout d’abord, je remarque que la presse de l’époque, pour qualifier le jeu de Ginette Neveu, parle souvent de puissance et de virilité : « Ginette Neveu joue comme un homme ».

En 2020 cela interpelle.

Actuellement, en haut de la scène du violon, les femmes sont largement représentées, que ce soit avec Janine Jansen, Lisa Batiashvili, Anne-Sophie Mutter ou Julia Fischer.

Je prends alors conscience qu’être une femme violoniste soliste n’a pas toujours été chose évidente et que la qualité d’une femme-soliste a longtemps été mesurée à l’aune masculine.

 

En repensant à la période de mes études, je réalise aussi que Ginette Neveu a été mon seul support d’identification au féminin.

J’interroge alors la représentation des femmes dans l’histoire :

Mais où sont les femmes dans l’histoire des grands violonistes ?

Je me mets en quête des pionnières du violon.

Apparait alors une farandole de femmes, des artistes ayant joué un rôle essentiel : par exemple

  • l’américaine Maud Powell (1867-1920) ou
  • la hongroise Jelly d’Aranyi (1893-1966), qui inspire Maurice Ravel pour son Tzigane et Bela Bartok pour ses sonates.

 

Jelly d’Aranyi

 

📻Pour entendre ces femmes :
Episode « Les femmes et le violon » de la série « Mon coeur est un violon » à la ré-écoute sur www.francemusique.fr : ici

En poursuivant la réflexion jusqu’à la période contemporaine, je me rends compte que la figure de la femme violoniste a évolué au cours du XXe siècle, notamment après-guerre, avec l’apparition de l’industrie du disque.

Sur les couvertures, la femme violoniste devient une image importante de marketing, un objet de fantasmes.

Entre vestale et sex-symbol (pin-up), entre la pureté désincarnée de la jeune femme consacrée à son art et la charge érotique de la femme fatale en robe-bustier au top de la mode, la femme violoniste incarne des aspects ambivalents voire contradictoires.

S’agit-il d’une construction qui souscrit aux codes induits par un , entre la pureté désincarnée de la jeune femme consacrée à son art et la charge érotique de la femme fatale en robe-bustier au top de la mode, la femme violoniste incarne des aspects ambivalents voire contradictoires.

S’agit-il d’une construction qui souscrit aux codes induits par un male gaze (regard masculin) ou bien, au contraire, de l’expression d’une puissance au féminin ?

D’autre part, dans ces carrières des femmes solistes, des schémas récurrents apparaissent, en particulier dans la relation de la soliste avec un mentor chef d’orchestre qui joue un rôle de Pygmalion.

 

Que nous dit l’archétype de la femme-violoniste sur la représentation actuelle des femmes en général et de leur place dans la société ?

A une époque de l’empowerment au féminin qui voit qui voit émerger des cheffes d’orchestre et à l’ère post #MeToo, comment ce paradigme va-t-il continuer d’évoluer ?

 

⭐️

⭐️

Affaire à suivre, bien sûr, pour un sujet fort, qui mérite réflexion et nuances dans son traitement !

Et vous, qu’en pensez-vous ?

P.-S. :

Le 7 Février sortira chez NomadMusic mon nouvel album avec au piano, Aurélien Pontier 🎹. Il s’agit de Miniatures pour violon et piano. 😉

Le disque intitulé « Post-scriptum » est un hommage à Jascha Heifetz et Fritz Kreisler !
Hâte de vous le faire découvrir !

💿 Pré-commande : par ici !

🎬

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#38 – Jascha Heifetz, le Buster Keaton du violon

#38 - Jascha Heifetz, le Buster Keaton du violon
Une histoire de froid polaire, d’antenne de voiture et de ...caricature

🗓SAVE THE DATE

A noter dans vos agendas d’ores et déjà
Concert de sortie de mon nouvel album à Paris le 3 Mars au Reid Hall ❗

⭐️Un concert commenté suivi d’une séance de dédicace avec plein de surprises 🎁💿🍷

Reid Hall – Columbia University
4 rue de Chevreuse
75006 Paris

En fin d’année, je vous parlais des « bis », transcriptions et autres arrangements après vous avoir raconté le parcours de vie incroyable de Fritz Kreisler.

Cette semaine pour bien commencer la nouvelle année, j’ai envie de vous parler du violoniste ultime, le seul et l’unique, s’il ne devait y en avoir qu’un : Jascha Heifetz (1901-1987)

 

 

Je vous le faisais entendre à Noël dans son irrésistible transcription et arrangement de White Christmas.

Je pourrais pérorer des heures sur la chaleur de sa sonorité, sa virtuosité inégalée, l’élégance de ses glissades (la manière de relier les sons en habitant littéralement le passage entre chaque note, à vous faire chavirer le coeur…)

Un violoniste froid ??

L’ironie de l’histoire, c’est que Heifetz a souvent été qualifié de froid et d’austère.
On ne cessait d’ailleurs de le caricaturer dans ce sens.

Regardez plutôt !

 

 

Et il avait une sacrée réputation : un homme pas commode !

Il faut dire que sa posture sur scène était celle d’un aristocrate (de la musique!), souverain, que rien ne pouvait faire sourciller.

Pourtant Heifetz avait dit :

 

❗️ » Pour être un violoniste, il faut les nerfs d’un torero, la vitalité d’une hôtesse de boîte de nuit et la concentration d’un moine bouddhiste ! « 

Génial, n’est-ce pas ?

Il était en fait bien plus nerveux qu’il n’y paraissait.
Et, pour lui son expression musicale devait passer par le son, par sa sonorité avant tout.

C’était une autre époque…où la plupart des grands artistes avaient une apparence assez flegmatiques, ou en tout cas, ne bougeaient presque pas. Leur côté hiératique qui impressionnait était le signe qu’ils étaient au service de la musique, loin d’une logique de séduction visuelle.

Le violoniste au visage de marbre et au sens de l'humour inimitable

Le comble, c’est qu’en plus, Heifetz était un homme extrêmement chaleureux – avec ses amis …certes peu nombreux…- mais bien sûr, notoirement très exigeant.

On a souvent gardé en tête les images de ces masterclasses où il tapait parfois la mesure, de manière impatiente et intransigeante – avec une antenne de voiture !!

Il était célèbre aussi pour demander à ces élèves, de manière impromptue, de jouer des gammes dans toutes les tonalités(surtout les plus improbables !)

 

 

Ce que l’on a moins souvent perçu, c’est son incroyable sens de l’humour.

 

Un extrait-culte

J’aimerais partager avec vous aujourd’hui un extrait que les aficionados de Heifetz adorent par-dessus tout.

 

⚠️Avertissement !

 

Avant de le regarder, laissez-moi vous préciser le contexte. Il s’agit d’une caricature que Heifetz fait d’un élève qu’il a auditionné et qui présentait de multitude défauts « habituels ».

 

Cet extrait est absolument génial, pour plusieurs raisons.
D’abord, il faut imaginer la qualité du sens de l’observation de Heifetz pour arriver à reproduire si bien ces défauts, évidemment étrangers à son jeu. Sa capacité d’imitation est bluffante. Au point que si l’on n’est pas prévenu avant le visionnage, on pourrait avoir des doutes sur Heifetz lui-même !

 

Pour tout vous dire, c’est ce qui m’est arrivé quand j’étais petite. Mon professeur à Marseille, Jean Ter Merguerian dont je vous parlais dans un précédent article, m’avait fait visionner cet extrait sans me prévenir.
Pour me faire une blague.

 

Et j’étais si confuse…Ah bon, le grand Heifetz…ce n’était pas bon quand même ?

 

Quand il m’expliqua de quoi il s’agissait, qu’est-ce que nous avons ri !
Inoubliable moment de transmission.

 

De plus, ce qui est incroyable, c’est aussi qu’il ne « bronche » pas pendant ce moment hilarant. Au maximum , il bouge un sourcil…

 

De plus, ce qui est incroyable, c’est aussi qu’il ne « bronche » pas pendant ce moment hilarant. Au maximum , il bouge un sourcil…

 

Ressemblance évidente avec le grand Buster Keaton, n’est-ce pas ?

 

 

Alors, je vous mets la version caricaturale suivie de la version studio de la même pièce ! D’ailleurs il s’agit d’un enregistrement extraordinaire d’une très belle œuvre.

 

Le 4e concerto de Vieuxtemps (1820-1881). – Vieuxtemps était lui même violoniste, un des grands maitres de l’école franco-belge !
C’est un bijou, bien trop peu joué de nos jours !!

Heifetz fait une caricature d’un élève qu’il a dû auditionner. Concerto de Vieuxtemps nr.4 !

Vieuxtemps Concerto nr.4 par Jascha heifetz John Barbirolli and the London Philharmonic Orchestra

Incandescent, n’est-ce pas ?

P.-S. :

Dans moins d’un mois sortira chez NomadMusic mon nouvel album avec au piano, Aurélien Pontier 🎹. Il s’agit de Miniatures pour violon et piano. 😉

Un hommage au grand Jascha avec plusieurs de ses pièces fétiches !

💿 Dans les bacs et en ligne, le 7 Février !

🎬

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🎻 Je vous souhaite une très belle année 2020 palpitante, pleine de musique (sans doute avec beaucoup de Beethoven et plus encore !) 🎶