#38 – Jascha Heifetz, le Buster Keaton du violon

#38 - Jascha Heifetz, le Buster Keaton du violon
Une histoire de froid polaire, d’antenne de voiture et de ...caricature

🗓SAVE THE DATE

A noter dans vos agendas d’ores et déjà
Concert de sortie de mon nouvel album à Paris le 3 Mars au Reid Hall ❗

⭐️Un concert commenté suivi d’une séance de dédicace avec plein de surprises 🎁💿🍷

Reid Hall – Columbia University
4 rue de Chevreuse
75006 Paris

En fin d’année, je vous parlais des « bis », transcriptions et autres arrangements après vous avoir raconté le parcours de vie incroyable de Fritz Kreisler.

Cette semaine pour bien commencer la nouvelle année, j’ai envie de vous parler du violoniste ultime, le seul et l’unique, s’il ne devait y en avoir qu’un : Jascha Heifetz (1901-1987)

 

 

Je vous le faisais entendre à Noël dans son irrésistible transcription et arrangement de White Christmas.

Je pourrais pérorer des heures sur la chaleur de sa sonorité, sa virtuosité inégalée, l’élégance de ses glissades (la manière de relier les sons en habitant littéralement le passage entre chaque note, à vous faire chavirer le coeur…)

Un violoniste froid ??

L’ironie de l’histoire, c’est que Heifetz a souvent été qualifié de froid et d’austère.
On ne cessait d’ailleurs de le caricaturer dans ce sens.

Regardez plutôt !

 

 

Et il avait une sacrée réputation : un homme pas commode !

Il faut dire que sa posture sur scène était celle d’un aristocrate (de la musique!), souverain, que rien ne pouvait faire sourciller.

Pourtant Heifetz avait dit :

 

❗️ » Pour être un violoniste, il faut les nerfs d’un torero, la vitalité d’une hôtesse de boîte de nuit et la concentration d’un moine bouddhiste ! « 

Génial, n’est-ce pas ?

Il était en fait bien plus nerveux qu’il n’y paraissait.
Et, pour lui son expression musicale devait passer par le son, par sa sonorité avant tout.

C’était une autre époque…où la plupart des grands artistes avaient une apparence assez flegmatiques, ou en tout cas, ne bougeaient presque pas. Leur côté hiératique qui impressionnait était le signe qu’ils étaient au service de la musique, loin d’une logique de séduction visuelle.

Le violoniste au visage de marbre et au sens de l'humour inimitable

Le comble, c’est qu’en plus, Heifetz était un homme extrêmement chaleureux – avec ses amis …certes peu nombreux…- mais bien sûr, notoirement très exigeant.

On a souvent gardé en tête les images de ces masterclasses où il tapait parfois la mesure, de manière impatiente et intransigeante – avec une antenne de voiture !!

Il était célèbre aussi pour demander à ces élèves, de manière impromptue, de jouer des gammes dans toutes les tonalités(surtout les plus improbables !)

 

 

Ce que l’on a moins souvent perçu, c’est son incroyable sens de l’humour.

 

Un extrait-culte

J’aimerais partager avec vous aujourd’hui un extrait que les aficionados de Heifetz adorent par-dessus tout.

 

⚠️Avertissement !

 

Avant de le regarder, laissez-moi vous préciser le contexte. Il s’agit d’une caricature que Heifetz fait d’un élève qu’il a auditionné et qui présentait de multitude défauts « habituels ».

 

Cet extrait est absolument génial, pour plusieurs raisons.
D’abord, il faut imaginer la qualité du sens de l’observation de Heifetz pour arriver à reproduire si bien ces défauts, évidemment étrangers à son jeu. Sa capacité d’imitation est bluffante. Au point que si l’on n’est pas prévenu avant le visionnage, on pourrait avoir des doutes sur Heifetz lui-même !

 

Pour tout vous dire, c’est ce qui m’est arrivé quand j’étais petite. Mon professeur à Marseille, Jean Ter Merguerian dont je vous parlais dans un précédent article, m’avait fait visionner cet extrait sans me prévenir.
Pour me faire une blague.

 

Et j’étais si confuse…Ah bon, le grand Heifetz…ce n’était pas bon quand même ?

 

Quand il m’expliqua de quoi il s’agissait, qu’est-ce que nous avons ri !
Inoubliable moment de transmission.

 

De plus, ce qui est incroyable, c’est aussi qu’il ne « bronche » pas pendant ce moment hilarant. Au maximum , il bouge un sourcil…

 

De plus, ce qui est incroyable, c’est aussi qu’il ne « bronche » pas pendant ce moment hilarant. Au maximum , il bouge un sourcil…

 

Ressemblance évidente avec le grand Buster Keaton, n’est-ce pas ?

 

 

Alors, je vous mets la version caricaturale suivie de la version studio de la même pièce ! D’ailleurs il s’agit d’un enregistrement extraordinaire d’une très belle œuvre.

 

Le 4e concerto de Vieuxtemps (1820-1881). – Vieuxtemps était lui même violoniste, un des grands maitres de l’école franco-belge !
C’est un bijou, bien trop peu joué de nos jours !!

Heifetz fait une caricature d’un élève qu’il a dû auditionner. Concerto de Vieuxtemps nr.4 !

Vieuxtemps Concerto nr.4 par Jascha heifetz John Barbirolli and the London Philharmonic Orchestra

Incandescent, n’est-ce pas ?

P.-S. :

Dans moins d’un mois sortira chez NomadMusic mon nouvel album avec au piano, Aurélien Pontier 🎹. Il s’agit de Miniatures pour violon et piano. 😉

Un hommage au grand Jascha avec plusieurs de ses pièces fétiches !

💿 Dans les bacs et en ligne, le 7 Février !

🎬

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🎻 Je vous souhaite une très belle année 2020 palpitante, pleine de musique (sans doute avec beaucoup de Beethoven et plus encore !) 🎶

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